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Cet article est extrait de Au fil de Lyon, le magazine municipal.
Cet été, à la demande la Mairie du 9e, l’artiste Ememem va réaliser six flackings, ces « pansements » qui créent la surprise lorsqu’on les découvre et qui offrent des couleurs et de la poésie à la ville. Dès la rentrée, un jeu de piste sera lancé pour les retrouver... Une chasse au flacking ouverte à tous pour découvrir et porter un autre regard sur la ville. Interview.
Comment avez-vous commencé ?
Dans mes 1ers ateliers, je travaillais sur la céramique, la mosaïque... J’ai commencé à colorer et rafistoler la vieille traboule où j’avais mon 1er atelier puis dans mon 2e atelier, un gros nid-de-poule m’accueillait chaque matin, donc je l’ai aussi « raccommodé ». Le 1er flacking était né. J’ai compris que je continuerai à le faire tout le reste de ma vie !
Que signifie flacking ?
C’est un acte d’amour, de poésie et de soin. Dérivé du mot flaque, que je comble, et à consonance british pour la mode...
Les mosaïques sont-elles issues de la récupération ?
Oui je privilégie des matériaux recyclés, toujours. On peut alors fait un lien avec le kinsugi japonais, l'art de réparer les objets brisés. J’aime l’idée de donner une seconde chance aux matériaux, les tirer de leur rang de débris et les faire rayonner en plein macadam ! La démarche s’inscrit aussi de la low tech (ndlr : contraire de la high-tech) qui, je pense, va dans et avec le bon sens. Je récupère ma matière auprès de donateurs (surtout des stocks de céramistes ou magasins de faïence) ou de plateformes de réemploi de matériaux de construction.
Choisissez-vous la forme et la couleur des mosaïques en fonction de l’endroit où vous les installez ?
Oui, je m'inspire des environnements immédiats du nid-de-poule, mais j'ai surtout des phases de créations. En ce moment, je suis plus sur la mosaïque que sur les damiers des premiers temps. Mais j'y reviendrai, c'est sûr.
Combien de « pansements » à votre actif ? En France ? A l’étranger ?
Environ 400 ou 500, mais je ne tiens pas de registre. Surtout en France, Lyon, Paris, Sète... A l'étranger, j'en ai semé quelques-uns à Stavanger (Norvège), Aberdeen (Ecosse), Turin, Gênes, Madrid, Barcelone...
Pourquoi vouloir rester anonyme ?
C’est un rêve de super héros, mais aussi une façon d’avoir du recul sur ma création et encore une bonne manière pour stimuler l’imagination. Pour ceux qui veulent s’imaginer qui je suis, je peux être le Père Noël, ou un fils du bitume, la mère Térésa des trottoirs maltraités, un poète du macadam...
Cet article est extrait de Au fil de Lyon, le magazine municipal.