Une première colocation solidaire et multiculturelle à Lyon
Dans le cadre de son fonds de dotation en faveur de la lutte contre le mal-logement, 6e Sens Immobilier a mis à disposition du Centre Communal d’Action Sociale de la Ville de Lyon un ancien hôtel situé 15 rue Dubois (Lyon 2e). Lyon accueille ainsi un projet inédit de colocation multiculturelle et solidaire porté par l’association Caracol, en partenariat avec Habitat et Humanisme Rhône et le soutien de la Métropole de Lyon. Ce lieu réunira dans un même cadre de vie des personnes d’âges, d’origines et de parcours différents et en y adossant une activité de formation pour l’insertion professionnelle.
Un projet de logement solidaire devenu concret
Face au double constat d’un nombre important de personnes réfugiées sans solution de logement à l’issue de l’obtention de leur statut, et face à la pénurie de logements sociaux au sein de la métropole, la Ville de Lyon s’est tournée vers les associations Caracol et Habitat et Humanisme Rhône pour co-construire un projet de colocation solidaire et multiculturelle, couplé à un outil de formation professionnelle.
Le bien immobilier est l’Hôtel Moderne (Lyon 2e), constitué de 26 chambres, d’une salle commune, d’un salon collectif, d’une cuisine et d’un espace aménagé pour héberger un centre de formation. Il est mis à disposition par 6e Sens Immobilier au CCAS de la Ville de Lyon pour une durée exceptionnelle de 6 ans, contre 12 à 18 mois habituellement pour ce type de projet. D’importants travaux ont été nécessaires pour permettre cette colocation. Des ateliers participatifs seront proposés aux habitants pour les travaux de finition (mobilier, décoration…). Les travaux de l’espace de formation d’Habitat et Humanisme Rhône arriveront à terme début 2023.
La colocation fournit un accompagnement social aux habitants bénéficiant d’une protection internationale : accompagnement vers l’emploi et le logement pérenne, accès aux droits, apprentissage du français. Au-delà du logement, l’habitat "intercalaire" représente l’opportunité d’impliquer et d’autonomiser les habitants par des méthodes d’animation et de gestion qui favorisent la participation de toutes et tous, indépendamment du niveau de langue et d’expérience de la colocation.
Ce type de lieu favorise la création d’un réseau qui fait souvent défaut aux nouveaux arrivants. C’est par la cohabitation et des échanges réciproques avec des personnes locales qu’il est possible d’intégrer les codes de la société d’accueil, d’améliorer son français, de prendre un temps de répit à l’issue d’un parcours d’asile souvent long, parfois complexe. La stabilité résidentielle et les espaces communs des lieux permettent de déployer des projets personnels et professionnels.
Les habitants colocataires
Première étape du "parcours habitant", des sessions de rencontre ont été organisées entre candidats à la colocation pour constituer naturellement un groupe de colocataires. Alors qu’habituellement, 3 à 4 sessions sont organisées, pour la 1ère fois, grâce au temps de préparation de ce projet, 12 sessions ont été organisées.
A l’issue, 25 personnes (16 hommes et 9 femmes), dont 12 personnes réfugiées, ont intégré la colocation le 12 juillet 2022. Agés entre 21 et 47 ans, les habitants suivent des études, travaillent ou sont en recherche d’emploi. Le loyer des chambres est compris entre 250 et 320 euros par mois, ramené environ à 75 euros, déduction faite des aides au logement.
Un partenariat exceptionnel
Hypothèse lancée en mars 2021, la colocation a été ouverte en juillet 2022 grâce à l’enthousiasme de l’ensemble des parties prenantes, publiques et privées, pour le projet. Outre la mise à disposition du bien par 6e Sens, le projet est soutenu en investissement par l’Entreprise des Possibles, Evolem Citoyen, la Fondation de France et en fonctionnement par la Délégation interministérielle pour l’accueil et l’intégration des réfugiés (DIAIR) et la Direction générale des étrangers en France du ministère de l’intérieur (DGEF), la Métropole de Lyon et le CCAS de la Ville de Lyon.
La Métropole de Lyon et l’Etat apportent par ailleurs leur soutien au développement d’un réseau de colocations de ce type sur l’ensemble du territoire métropolitain, dans le cadre du contrat territorial d’accueil et d’intégration (CTAI).