Question du 4e au Conseil municipal : l'émergence des open airs à Lyon, entre engagement citoyen, création artistique et enjeux de gouvernance locale

Rémi Zinck, Maire du 4ème, a posé en conseil municipal le 15 mai une question concernant les enjeux de gouvernance municipale pour les open airs ou comment concilier le soutien à une scène culturelle alternative avec la nécessité de préserver le cadre de vie des habitants et d’assurer une régulation équitable et durable de ces événements dans l’espace public. Mohammed Chihi, Adjoint à la sécurité, la sureté et la tranquillité publique lui répond.
Monsieur le Maire,
Depuis quelques années, les open airs connaissent un essor spectaculaire à Lyon. Ces évènements artistiques en plein air, souvent portés par de jeunes collectifs, rassemblent plusieurs milliers de personnes autour des musiques électroniques et d’une nouvelle scène culturelle locale.
Ils traduisent une évolution profonde des pratiques culturelles : plus accessibles, plus inclusives, plus participative. Ce phénomène s’ancre dans une réalité sociale : une jeunesse précarisée, en quête d’espaces de création et de convivialité hors des circuits commerciaux classiques.
Ces évènements sont aussi des tremplins pour la jeune création. Ils s’appuient sur des modèles économiques vertueux, où les recettes permettent de rémunérer directement les artistes et les travailleurs mais également de financer l'activité associative annuelle de structures culturelles en marge des institutions, non moins légitimes pour autant. En cela, ils participent pleinement des droits culturels, que notre Ville s’est engagée à défendre.
Au parc de la Cerisaie, dans le 4ᵉ arrondissement, cette dynamique est particulièrement marquée. Sous l'impulsion de Samuel Mecklenburg, adjoint à la Culture du 4ᵉ arrondissement, la mairie de ce même arrondissement a choisi de l'accompagner de manière méthodique, plutôt que de la subir. Nous avons ainsi largement diffusé une enquête auprès des riverains et du public fréquentant les open airs afin de mieux comprendre les perceptions de ces évènements, les enjeux et les attentes. Les 1 800 réponses reçues à ce jour confirment, par leur quantité et leur nature, l'intérêt des Lyonnaises et des Lyonnais pour ces manifestations.
Nous avons également engagé un travail de cadrage coopératif, en réunissant tous les organisateurs pour construire ensemble une charte ambitieuse, signée en 2024. Ce document formalise des engagements forts répondant aux attentes des habitants : inclusion, coopération, protection de l'environnement, lutte contre les violences et discriminations, mais surtout respect des habitants et du parc de la Cerisaie.
Enfin, dans une logique de redevabilité et de transparence, nous avons organisé une réunion publique le 1ᵉʳ avril 2025, en présence des acteurs culturels organisateurs et des élus, afin d’échanger avec les habitants autour de notre démarche et de la saison à venir.
Notre objectif est clair : reconnaitre pleinement ces formes culturelles tout en prenant soin de notre cadre de vie. Cela suppose de sortir d’une logique de simple instruction technique des dossiers pour construire un véritable partenariat, adapté à la diversité des structures, avec une attention globale et constante aux impacts sur le territoire.
Ce travail local, voulu exemplaire par sa démarche, a inspiré une réflexion plus large à l’échelle de la Ville de Lyon. Car l’augmentation des demandes d’organisation, la concentration spatiale et temporelle des évènements, ou encore la diversité des porteurs de projets rendent nécessaire un cadrage global, équitable et soutenable. Il s’agit bien sûr d’éviter les nuisances répétées pour les riverains, de mieux répartir les évènements dans la ville, mais aussi de soutenir un écosystème coopératif plutôt que concurrentiel.
Monsieur le Maire, dans ce contexte, quelles orientations la Ville de Lyon entend-elle prendre pour structurer cette politique à l’échelle municipale, en articulant respect des droits culturels, préservation du cadre de vie et accompagnement des organisateurs ?Je vous remercie.
Retrouvez la question du Maire en vidéo et la réponse de Mohammed Chihi, Adjoint à la sécurité, la sureté et la tranquillité publique ▼▼▼