L’Arménie, quelles clés pour quelle survie en 2023 ?
Comme l’écrit Michel Marian dans L’Arménie et les Arméniens : les clés d’une survie, les Arméniens « semblent voués à la tragédie ». Pour preuve, la nouvelle agression de l'Azerbaïdjan, qui vise cette fois le Haut-Karabagh, peuplé à 95 % d’Arméniens, après que l’État azéri eut contraint l’Arménie en 2020, par la guerre déjà, à lui rétrocéder plusieurs de ses territoires.
L’objectif de l'Azerbaïdjan est d’annexer purement et simplement la République autoproclamée d’Artsakh (Haut-Karabagh). Cette offensive armée s’accompagne d’un blocus qui prive l’enclave de ses moyens de subsistance, affamant sa population et l’empêchant d’accéder à des sources d’énergie. Elle s’accompagne également d’attaques du territoire arménien tout le long de sa frontière avec l'Azerbaïdjan, détruisant les villages qui s’y trouvent depuis plusieurs mois.
Cette situation a plongé la petite République d’Arménie dans un profond désarroi, étant donné son incapacité à se défendre militairement contre son voisin. Depuis le génocide de 1915, la hantise de la disparition plane sur le peuple arménien, d’autant que les Arméniens de la diaspora sont deux fois plus nombreux que ceux vivant dans le pays dont ils portent le nom. Ils sont un soutien mais ils sont aussi dispersés.
D’un côté, l’Azerbaïdjan semble parvenir à ses fins et être en passe de s'emparer du Haut-Karabagh – qui s’était, précisons-le, libéré de son joug en 1991 à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique. De l’autre, en Arménie, l’espoir d’une refondation politique né de la « révolution de velours » de 2018 s’est heurté aux épreuves de la guerre que le pays n’a pas les moyens de soutenir et de gagner.
Dans ces conditions, quelle place reste-t-il pour une nation arménienne indépendante ? Comment la République d’Arménie fait-elle face aux agressions meurtrières ? Comment le peuple arménien résiste-t-il à ces tentatives d’effacement culturel ? Quels exils, quels traumatismes et quels deuils lui faudra-t-il affronter et comment ? Cette nouvelle guerre faite à l’Arménie obéit-elle à la volonté, ininterrompue, de l’éliminer, elle et son peuple, du modeste territoire qui est encore le sien dans cette partie du monde ?
Avec Michel Marian, historien et philosophe, spécialiste de l’Arménie et auteur de L’Arménie et les Arméniens : les clés d’une survie (Tallandier, 2021, collection En 100 questions), et Jean-Claude Métraux, psychiatre et psychothérapeute, engagé depuis de nombreuses années auprès de victimes de conflits armés et de migrants, auteur de La Migration comme métaphore (La Dispute, 2011, 3e édition, 2018, précédée de « Le voile et le linceul »).
Cette conférence est organisée en partenariat avec l'Union Compatriotique de Daron-Dourouperan 1880 et le Collectif L.A.L.
Infos pratiques
Le 19/10/2023
18h30-20h30
Gratuit, dans la limite des places disponibles