"L’évangéliste Saint-Mathieu" retrouve l’église Saint-Nizier
Le tableau restauré de "L'évangéliste Saint Mathieu", peint par l’atelier d’Antoine-Jean Gros a retrouvé le 24 novembre l’église Saint-Nizier, après six mois de travaux de restauration.
Réputé pour son travail de grande qualité, l'atelier Julie Barth a permis de remettre en valeur cette œuvre protégée au titre des Monuments Historiques grâce à un cofinancement de la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes, de la Fondation Saint-Irénée, de l’association Les Amis de l’église Saint-Nizier et de la Ville de Lyon.
Une succession d'aménagements
L’église Saint-Nizier, située en plein centre de la presqu’île lyonnaise, est un édifice médiéval. Sa construction, dès 1306, s’appuya sur les fondations d’une église plus ancienne, probablement de l’époque paléochrétienne. Les décors extérieurs et intérieurs de l’église ont évolué en fonction des liturgies et des « goûts du public ». Aussi, après les années révolutionnaires et le siège de Lyon en 1793, l’église fut totalement vidée de ses meubles et objets liturgiques pour devenir un grenier à grain. Un ameublement de fortune fut la seule décoration pour sa réouverture en 1797.
Les décors actuels de l’église Saint-Nizier sont la succession d’aménagements depuis le Concordat de 1801. Ainsi, dans le cadre de ces premières décorations d’après la révolution, la paroisse commanda, en 1813, à l’Atelier d’Antoine-Jean Gros, sept grands tableaux pour venir orner le chœur encore dénudé. Un programme classique fut choisi, avec un Christ entouré des quatre évangélistes et, de chaque côté, deux évêques lyonnais : saint Nizier et saint Irénée. Cette composition dans le chœur resta en place un peu plus de dix ans, jusqu’en 1826 date de la construction, dans un style néogothique des stalles et boiseries du chœur actuel, par l’architecte Jean-Marie Pollet. Les tableaux furent alors relégués dans d’autres parties du bâtiment et aujourd’hui seuls trois sont encore dans l’église : l’évêque saint Nizier, l’évêque saint Irénée et l’évangéliste saint Matthieu.
Monuments Historiques
Ces trois tableaux ont été classés au titre des Monuments Historiques le 3 février 1978. Le premier tableau, L’évêque saint Nizier, a été restauré en 2010. Les deux derniers tableaux, L’évêque saint Irénée, restauré en mai dernier, et L’évangéliste saint Mathieu, étaient dans un mauvais état de conservation. Les châssis étaient trop faibles pour tendre correctement la toile oxydée par l’âge. La couche picturale s’écaillait et les deux œuvres avaient des lacunes dans des parties peintes et sur les cadres en bois doré.
Ces travaux de décrassage et de restauration vont permettre aux visiteurs et aux paroissiens d'en redécouvrir toute la splendeur.