Question du 4e au Conseil municipal : politique d'accueil des jeunes migrants
Rémi Zinck, Maire du 4ème, a posé en conseil municipal le 10 novembre une question concernant la politique d'accueil des jeunes migrants.
Monsieur le Maire,
Sous votre demande et grâce l’action remarquable des élus.es et des services de la Ville de Lyon, les migrants en recours de minorité qui campaient au sein du square Ferrié dans le 4ème arrondissement, ont été placés à l’abri au Gymnase Dargent. Je remercie Madame Sandrine Runel, adjointe aux affaires sociales, la mairie du 8ème et son maire, Monsieur Olivier Berzane, ainsi que les agents de la ville qui cherchent à maintenir les activités du gymnase en même temps que cet hébergement temporaire. Cette mise à l’abri a été un grand soulagement. Pour les jeunes en premier. Mais aussi pour le Collectif qui a encadré ce campement de manière exemplaire, enfin, pour les habitants mobilisés pour leur venir en aide.
Hélas, les causes des migrations n’ont pas cessé : les conflits entre les Etats ou à l’intérieur des Etats, les inégalités économiques et sociales entre les pays occidentaux et les pays en développement sont toujours aussi fortes. S’ajoutent les dérèglements climatiques qui impactent les écosystèmes locaux, privant les populations de ressources en eaux, rendant les terres infertiles.
Depuis cinq ans, le 4ème arrondissement est particulièrement touché par les phénomènes migratoires. En 2017 et durant trois années, il y a eu un squat très important dans l’ancien collège Scève, puis l’occupation d’un bâtiment du bailleur ICF, dernièrement le campement au square Ferrié. Ces situations pourraient donc se reproduire à court terme.
Si la Métropole est de son côté totalement engagée dans la prise en charge des mineurs non accompagnés et d’une partie significative des mineurs en recours, comme le montre la création des station 1 puis 2 que l’Etat depuis quelques mois finance pour moitié, la ville ne pourra pas de manière systématique prendre à sa charge ces jeunes en recours de minorité, qui faute de places disponibles n’ont pas pu intégrer les dispositifs existants.
Cette situation d’attente entre une minorité non reconnue par l’organisme chargé de statuer sur leur situation et un avis définitif du juge reste l’angle mort de la politique d’accueil des jeunes migrants. Elle ouvre la porte à des situations humainement impossibles à supporter.
Monsieur le maire, pensez-vous pouvoir faire entendre auprès du Gouvernement et de sa Première ministre une volonté de clarifier les textes de loi et les différentes réglementations entourant la prise en charge de ces jeunes nommés « mijeurs » afin que ces situations d’attente puissent enfin cesser par la mise en œuvre des engagements internationaux de la France en matière de Droits de l’enfant ?
Je vous remercie.