Dormir cent ans

Aurore a douze ans. Elle sent quelque chose changer en elle. Jour après jour, elle se prend en photo pour saisir ces transformations.

Théo a treize ans. Tous les après-midis, il sort de l’école, rentre à la maison et attend seul que son père arrive. Mais il n’est pas vraiment seul. Il est avec le roi Grenouille, le héros de sa BD préférée qu’il est le seul à voir.

Aurore se demande ce que cela fait d’embrasser avec la langue. Théo aimerait bien savoir s’il est beau. Elle joue du piano. Il parcourt la ville en skate. Certaines nuits, ils rêvent. Et dans leurs rêves, ils se rencontrent. Comme la fameuse Belle, on s’enfonce dans le bois dormant de l’inconscient pour parcourir l’obscurité, traverser les obstacles, dompter la peur et désirer… Oui mais qu’elle est longue cette nuit adolescente ! Parce que c’est bien de cela dont il s’agit : grandir.

Voir un spectacle de Pauline Bureau, c’est entrer un peu plus encore à l’intérieur de nos broussailles et comprendre de quel bois nous sommes faits. Elle convoque le fantastique pour évoquer cet âge troublant, ce passage passionnant où l’être "dort sa vie". À partir des contes de fées versions Frères Grimm ou Charles Perrault, l’auteure et sa bande d’acteurs sillonnent le champ de l’irréel ou du fantasme pour mieux sonder nos profondeurs. Enfants, ados ou adultes se laissent emporter par ce conte initiatique d’une grande sensibilité.