Klö Pelgag et Leïla Huissoud

KLÖ PELGAG

Quand Klô Pelgag chante, les images s’animent. Une auteure, compositrice et interprète à l’imagination sans fin qui s’efforce de faire de ses chansons un paysage pour les aveugles. Tandis que les yeux s’en éprennent, les cœurs se braquent sur ces envolées gracieuses où cordes et voix se mêlent au chant du piano. À la fois inspirée par la liberté, les fruits, les légumes, les grandes tragédies, les fleurs et les herbes, Klô Pelgag s’impose comme une sibylline bouffée d’air dans le paysage musical francophone. Dès son entrée en scène, il y a quelques cinq années, elle devient l’une des voix les plus probantes de sa génération. Un univers chargé de chansons, de baroque et d’absurde, la demoiselle séduit et déstabilise en déployant une musique finement concoctée et qui braque les feux sur un désir instinctif de la créatrice à confronter ses propres fins. En témoignent les 13 titres qui s’emboîtent sur L’Étoile thoracique (Coyote Records, 2016), fresque déliée sur laquelle l’artiste se donne des airs de concerto aux contours arachnéens.

LEÏLA HUISSOUD

A l’âge où l’on rêve groupes de rock, chansons en anglais et stades remplis, Leïla Huissoud est déjà tournée vers l’écriture en français. Ces pages noircies d’histoires, de sentiments ou d’états d’âme, ces chansons aux mots pesés et aux verbes raffinés, elle les a toujours portées seule, accompagnée de sa guitare. Originaire du Dauphiné, c’est Strasbourg qu’elle choisit pour éclore, pour frotter ses compositions à l’épreuve du public de rue. Plus que formatrice, l’expérience débutée en août 2013 l’amène à croiser la route des casters de The Voice qui vont la convaincre de participer à l’édition 2014. Des rues Strasbourgeoises aux plateaux télé, il ne s’écoule qu’une poignée de mois. Sans en sortir vainqueur, elle quitte l’émission avec une liste de dates de concerts, s’offrant au passage l’Olympia et, surtout les services d’une major. Une orientation musicale éloignée de son univers, qui lui fait écourter l’expérience. La scène reste le meilleur représentant de sa musique. Accompagnée de Kevin Fauchet, à qui elle confie guitare, harmonica et piano, Leïla Huissoud a imaginé et réalisé L’Ombre, son premier album. Enregistré live et en public, elle y égraine par touches, sa vie quotidienne, son humour grinçant et ses cruelles histoires d’amour qui ne veulent pas se réaliser. Dans une atmosphère acoustique intimiste et chaleureuse, chaque soupir, chaque murmure est capté avec précision et vérité. Sans triche, ni artifices, ni possibilité de refaire une prise. Bercée par Brassens, Moustaki, Barbara… Emerveillée par la langue française, amoureuse des mots, Leïla Huissoud taquine sa vie de jeune fille de la pointe de son stylo.