Développement durable
- Publié le 27 novembre 2020

Vergers urbains, pour un retour à la terre

Crédit photo : Framboisiers

Le square du 14e régiment de Zouaves, dans le quartier du Grand Trou (8e), abrite désormais un verger. Créé par la direction des Espaces verts, il est voué à permettre aux habitants de renouer avec la terre nourricière. Huit autres sortiront de terre d’ici à la fin de l’année.

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Pêchers « Petite mignonne », pommiers « Belchard Chanteclerc », abricotiers, arbres aux fraises, néfliers mais aussi framboisiers, cassissiers, groseillers, pieds de vigne de raisin de table rouge et blanc…, dans quelques mois, le square du 14e régiment de Zouaves regorgera de fruits. Car c'est bien un verger, en plein coeur du quartier, que la direction des Espaces verts de la Ville de Lyon a aménagé. Premier à prendre forme et vie, il « préfigure l’ensemble des terres nourricières qui seront réparties dans la ville », souligne Nicolas Husson, adjoint à la biodiversité, la nature en ville, la protection animale. « Avec les micro-implantations florales, les jardins partagés..., elles participent à la végétalisation massive de la ville à venir.»

D’ici à la fin décembre, un verger sera implanté dans chacun des arrondissements (voir ci-dessous). Ensemble, ils totaliseront 5 hectares et 1 200 plants pour une dizaine de variétés. Elles ont été sélectionnées avec l’aide du Centre de ressources de botanique appliquée (CRBA) et de l’association Arthropologia. Afin de retrouver la diversité qui fut celle du bassin lyonnais, le choix s’est porté sur les espèces patrimoniales du territoire, et du terroir, à l’instar de la cerise Burlat, de la poire Williams ou encore de la pêche de vigne.

Participation des habitants requise

Dans quelques semaines, ces nouveaux espaces de nature, et de respiration au coeur de la ville, seront ouverts aux habitants, invités à se les approprier. Ainsi, chaque verger est situé à proximité d’une école, une MJC, un centre social… « En rassemblant des habitants de tous les horizons, le verger favorise le lien social. De plus, en ces temps de confinement, reconfinement, les gens ont besoin de retrouver la nature, d’un retour à la terre », justifie Gautier Chapuis, conseiller délégué à l’alimentation locale et la sécurité alimentaire.

Route de Vienne, il est cerné par le groupe scolaire Philibert Delorme, l’Espace des 4 vents (MJC Monplaisir), la résidence autonomie seniors Chalumeaux, l’épicerie solidaire et sociale Epicentre. Toutes ces structures et leurs résidents ou adhérents seront invités à s’impliquer dans l’entretien avant de pouvoir cueillir, à la belle saison, les fruits de leur participation.

Emplacements des futurs vergers

1er : jardin Bonin Magneval / 2e : rives de Saône, square Delfosse / 3e : rue Professeur Guillet, jardin Jacob Kaplan / 4e : parc Chazière / 5e : 87 rue du Commandant Charcot / 6e : 110 rue des Charmettes, square Descours / 7e : rue Marie-Madeleine Fourcade / 9e : montée de l’Observance.

 

Colonne de droite 1

Un peu d'HiStoire...

Lyon, capitale de l'horticulture depuis le XVIe siècle

La ville est reconnue depuis l'Antiquité pour les vignes et depuis le Moyen-Age et l'Antiquité pour les cultures maraîchères et fruitières. En 1550, naissance des jardins urbains. Le microclimat d'Ampuis est identifié comme étant très favorable à la culture. Au XVIIIe siècle, Pierre Poivre, horticulteur et botaniste lyonnais, essaie de faire pousser du coton sur les bords de Saône. 

Des variétés reconnues

Les fruitiers, comme le pêcher, ont, pour la plupart, été introduits en Europe par les Romains. La diversité des microclimats et des sols dans la région lyonnaise ainsi que les connaissances acquises au fil du temps ont permis la création de centaines voire de milliers d'espèces fruitières qui ont fait la renommée de Lyon dans le monde entier. Ce patrimoine est encore sauvegardé par quelques horticulteurs et dans la gastronomie lyonnaise.

Les espèces les plus prospères dans le Rhône étaient les cerisiers, pêchers, abricotiers, poiriers, pommiers, vignes, groseilliers, cassissiers, framboisiers et fraisiers. Les pêches d'Ecully et d'Oullins rivalisaient même avec celles de Montreuil à Paris.

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